Le fossé orgasmique est réel : les femmes jouissent moins que les hommes

Le sexe n’est pas à l’abri des inégalités. On décrypte le fossé orgasmique, ce fléau qui prouve que lorsqu’il s’agit de jouir, les hommes y parviennent davantage que les femmes. Et la raison n’a rien de mécanique.

On connaissait les inégalités de genre dans la gestion des tâches ménagères, salariales, au sein de l’éducation des enfants… Il se trouve qu’au lit aussi, les femmes hétéros sont moins bien loties que les hommes. Ou plus précisément, ont moins de chances de jouir que leur partenaire masculin. Révoltant ? Et comment.

C’est ce qu’on appelle le fossé orgasmique (“orgasm gap” en anglais), et les études qui l’observent sont formelles : il est sévèrement creusé. L’une d’elles, réalisée par des chercheur·e·s des Archives of Sexual Behavior, a évalué la vie sexuelle de 52 500 Américain·e·s adultes pour se faire une idée du phénomène.

Bilan : le groupe le plus susceptible de toujours avoir un orgasme pendant ses ébats est celui des hommes hétérosexuels, avec 95 % des répondants à déclarer jouir systématiquement. Les femmes hétérosexuelles, elles, arrivent en dernière position, avec 65 % des participantes à répondre par l’affirmative à la même question (après les femmes lesbiennes à 86 % et bisexuelles à 66 %). 

Et si les proportions ont tendance à différer d’un rapport à l’autre, l’écart, lui, stagne à un édifiant 30 points. 


Une méconnaissance du corps féminin

Alors certes, l’orgasme est loin d’être le seul indicateur de plaisir et ne devrait pas être un but à atteindre coûte que coûte. Mais ces chiffres sont révélateurs d’une réalité problématique : la méconnaissance  culturelle et sociétale qui perdure autour de l’anatomie féminine.

Une autre enquête, menée par l’institut de sondage YouGov, montre à ce sujet que la confusion autour de la vulve est partagée par les deux genres, une grande partie des interrogé·e·s ayant du mal à identifier les lèvres, l’urètre ou encore le vagin. Le clitoris était l’organe le mieux localisé.

La solution ? Une découverte émancipatrice de son propre corps, pour mieux décrire à l’autre les façons de nous satisfaire - en attendant qu’il prenne les rênes de cet apprentissage lui-même.

Par ailleurs, 39 % des femmes ont confié atteindre le climax sexuel plus facilement en solo qu’accompagnée, en se masturbant avec leurs doigts ou un sextoy. Alors, il n’y a plus qu’à pratiquer...

Pauline Machado, Journaliste

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